Les tiques sont des acariens hématophages qui se nourrissent de sang de vertébrés. Leur taille adulte varie de 3 à 6 mm en moyenne en fonction des espèces (jusqu'à 3 cm pour certaines espèces tropicales), ce qui en font les plus grands représentants de l'ordre des acariens.
Il existe environ 900 espèces de tiques classées en 2 grands groupes :
- Les Ixodidaes : appelées communément tiques dures en raison de la présence d'une plaque dure sur la face dorsale.
- Les Argasidaes : ce sont des tiques molles qui présentent un tégument mou dépourvu d'écusson dorsal.
À noter qu’il existe un groupe ayant une seule espèce, les Nuttalliellidaes, c’est un groupe « intermédiaire » ayant des traits appartenant aux deux autres.
Une quarantaine d'espèces sont présentes en France, mais 3 espèces de tiques sont largement dominantes les Dermacentor reticulatus , les Ixodes ricinus et les Rhipicephalus sanguineus
Le cycle de vie d’une tique peut durer quelques mois comme plusieurs années. Les tiques se développent en passant par différents stades évolutifs : œuf, Larve, Nymphe et enfin adulte (les Argasidaes, connaissent, elles, plusieurs stades.). Ces transformations nécessitent pour la plupart des espèces, un repas de sang.
Chez les tiques dures, la femelle effectue un seul repas qui va durer plusieurs jours, elle va ensuite pondre plusieurs milliers d’œufs avant de mourir. Chez les tiques molles, la femelle effectue des repas épisodiques de 15 à 20 minutes et chaque repas permet à la femelle de pondre de 20 à 150 œufs.
Chez la plupart des espèces, les individus passent la plus grande partie de leur vie au sol et ne vont à la recherche un hôte que pour se nourrir.
Il existe 2 stratégies, en fonction des espèces : la stratégie de chasse (recherche d’hôte en se déplaçant) et la stratégie d’embuscade (attendre le passage d’un d’hôte, à l’affût sur la végétation).
De plus, les tiques possèdent un organe très particulier, l’organe de Haller. Il est, entre autres, sensible à l’hygrométrie, au CO2 et aux phéromones. Il permet à la tique de repérer leur hôte. Cet organe se trouve sur la première paire de pattes, c’est pourquoi, lorsque les tiques sont à l’affût, elles étendent et bougent leurs pattes.
Une fois sur l’hôte, le rostre est la partie de la tique qui pénètre la peau. La tique se fixe à l’aide de ses chélicères, avant de sécréter une salive qui pré digère les tissus de l’hôte. Ensuite, son hypostome pénètre dans les tissus, le rostre est alors fixé. Cette fixation est renforcée par un cément (colle produite par la salive)
Une centaine d’infections peuvent être associées à 116 espèces de tiques (32 espèces des Argasidae et 84 des Ixodidae). Les tiques figurent parmi les plus importants vecteurs de maladies de la planète. Avec des hôtes diversifiés et une longévité exceptionnelle, la tique est à la fois un bon vecteur et un excellent réservoir.
Ces maladies peuvent être d’origine :
· Bactériennes (maladie de Lyme, rickettsiose, tularémie, bartonellose),
· Virales (encéphalites à tiques, fièvres à tiques et hémorragiques, louping-ill du mouton),
· Parasitaires (piroplasmose canine, babesiose bovine).
La plus importante des maladies transmises par les tiques en Europe et aux Etats-Unis est la maladie de Lyme (appelé aussi Borréliose de Lyme). Il s’agit d’une maladie infectieuse due à une bactérie (Borrelia, dont il existe plusieurs espèces). La maladie de Lyme a été décrite pour la première fois en 1975, bien que, déjà observée depuis de nombreuses années en Europe. Le premier homme connu à avoir été infecté par la Borrelia burgdorferi est Ötzi, l’homme des glaces de 5 300 ans. Les estimations suggèrent ainsi que plus de 300 000 nouveaux cas sont à dénombrer chaque année aux États-Unis et 65 000 pour l’Europe. En France, ce serait 27 000 cas par an. Ce sont les habitants des régions entourant l’Alsace, la Lorraine, le Limousin, le Rhône-Alpes et l’Auvergne qui sont les plus exposés à la maladie de Lyme, car les conditions climatiques sont favorables au développement. La Borréliose de Lyme est transmise par la piqûre de tique de la famille des Ixodes. Cette tique doit être porteuse de la bactérie pour transmettre l’infection, or pour certains pays d’Europe, 5 à 20 % de ces insectes sont porteurs de ce germe pathogène. Ces chiffres sont largement dépassés dans certaines régions américaines, car ils peuvent atteindre les 100 %.
Au cours des dernières décennies, le réchauffement climatique, les changements d'affectation des terres et la modification des activités et habitudes humaines ont provoqué des changements importants dans la distribution spatiale et l'abondance des tiques, augmentant l'exposition de la population humaine et animale à leurs attaques et aux maladies qu'elles peuvent transmettre.
Pour lutter contre ce fléau et pour pallier l’utilisation de pesticides (néfastes pour l’environnement et favorisant l’apparition de résistances) l’IRSEA a développé un analogue d’un sémiochimique, inhibant l’attaque des tiques. Il s’agit de créer une confusion chez le parasite en camouflant l’hôte habituellement attaqué, grâce à une substance émise par un individu d’une autre espèce qui éloigne naturellement ce parasite. Des tests ont été réalisés sur les hommes avec Ixodes ricinus et Rhipicephalus sanguineus et les résultats prometteurs devraient être prochainement publiés. Des essais sur les chiens devraient également avoir lieu ce printemps.