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Cicadelle : Fardeau des producteurs de lavande

Les cicadelles sont de petits insectes (de quelques millimètres à 1,3 cm de long pour les espèces les plus grosses), de couleur blanchâtre (elles sont couvertes de cire), brune, beige ou verte selon les espèces, appartenant à l'ordre des Homoptères. Leur nom, qui veut dire petite cigale, donne une idée assez correcte de leur aspect. Comme celles des cigales, les larves de cicadelles n’ont pas d’ailes et vivent sous terre, où elles se nourrissent en piquant les racines des plantes dont l’espèce se nourrit habituellement

Les cicadelles, comme la quasi-totalité des Homoptères, se nourrissent de la sève des plantes, qu’elles obtiennent en enfonçant leur rostre (ce sont leurs pièces buccales transformées pour constituer un poinçon capable de perforer même le bois) et en créant un accès aux vaisseaux qui conduisent la sève. Les cicadelles sont trop petites pour que la quantité de sève qu’elles absorbent porte préjudice à la plante. Mais comme de nombreux insectes qui piquent les animaux ou les végétaux, les cicadelles peuvent transmettre des maladies provoquées par des virus, des bactéries ou des champignons.

De nombreux agriculteurs, notamment les producteurs de lavande et de vignes sont confrontés depuis plusieurs années à des mortalités précoces de leurs plantations, dont la cause principale est le dépérissement dû au phytoplasme du Stolbur. Il s’agit d’un micro­organisme pathogène : une bactérie filamenteuse sans paroi qui a besoin d'un "hôte" pour survivre ; plante ou insecte. Il envahit les vaisseaux des lavandes et lavandins mais également d'autres plantes cultivées : la vigne (maladie du bois noir), la betterave sucrière (syndrome des basses richesses), la tomate, le poivron, le tabac... On peut également le retrouver sur des plantes autour des parcelles : le thym, le liseron etc. Une cicadelle est responsable de la  diffusion du stolbur, elle s’appelle Hyalesthes obsoletus. Les filaments bactériens finissent par obstruer les vaisseaux qui conduisent la sève élaborée (celle qui contient les nutriments dont la plante a besoin). Cette obstruction des vaisseaux entraîne une atrophie progressive de l’extrémité des branches. On observe d’abord un jaunissement des feuilles et parties vertes, pour finir par une disparition de celles-ci et un aspect brun noirâtre des branches qui se dessèchent. Malheureusement, durant la première phase de développement de la maladie, celle-ci n’est pas détectable à l’œil nu, il faut effectuer des analyses génétiques (PCR, tristement célèbre en ces temps de covid19) sur les pieds de lavande pour confirmer la présence de la bactérie.

Les chercheurs de l’IRSEA se sont d’abord attelés au développement d’une méthode fiable pour déceler la maladie sur différents plants. Puis, nous avons étudié les informations chimiques, émises par la plante, qui vont guider le choix de la cicadelle pour piquer telle ou telle plante.

Ces travaux nous ont permis d’identifier un ensemble complexe de signaux chimiques que nous testons afin de retenir le message idéal pour dérouter les cicadelles adultes en quête de nourriture ou d’une plante sur laquelle elles déposeront leurs oeufs.

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