Environ 10 millions de chats peuplent notre hexagone, malheureusement 25 % des Français y sont allergiques.
En réalité, nous ne sommes pas allergiques au chat, mais bien à une protéine présente sur les poils de l’animal : Felis domesticus 1, Fel d1.
Il s’agit d’un allergène majeur, puisque, environ 85 % des patients allergiques au chat réagissent à cette protéine, c’est-à-dire que leurs anticorps détectent la molécule, mais engendrent une mauvaise réaction du système immunitaire, ce qui va provoquer des réactions comme des rhinites, conjonctives, rhinoconjonctivites et même parfois de l’asthme.
La protéine est sécrétée par les glandes salivaires, les glandes lacrymales, les glandes sébacées ainsi que les glandes anales, elle est donc présente sur tout le corps de l’animal, et donc sur ses poils.
C’est un important aéroallergène qui est très résistant et ubiquitaire, c’est pourquoi Fel d 1 persiste relativement longtemps dans son environnement et est facilement transportable dans l’air, sur les particules de poussière, sur les vêtements, etc. Par conséquent, nous pouvons retrouver la protéine dans divers endroits, même des lieux où il n’y a pas de chat (hôpitaux, école, transports en commun, etc.)
Fel d 1 est l’un des plus importants allergènes d'origine animale, la nécessité de trouver une solution semblait donc évidente. Des recherches ont été menées pour pallier cette problématique qui incommode l’Homme, mais il n’existe pas de réelle solution concernant l’allergie aux chats, bien que certaines pistes aient été explorées. Aujourd’hui la solution la plus préconisée reste l’éviction du chat de l’environnement du patient, ce qui peut créer parfois des situations difficiles mettant à mal le lien affectif entre l’Homme et son animal.
Pour l’IRSEA, il était important que cette solution soit respectueuse de la biologie et du bien-être du chat. En effet :
Deux constatations ont appuyé notre volonté d’en découvrir plus :
- Le chat sécrète une quantité de Fel d 1 trop importante pour que cette protéine n’ait pas une fonction biologique pour le chat (plusieurs microgrammes par jour).
- Fel d 1 et sémiochimiques sont sécrétés par les mêmes zones anatomiques du chat (joue, sac anal par exemple) suggérant un lien étroit entre eux
À l’IRSEA, nous avons souhaité prendre le contre-pied des recherches existantes. Nous avons voulu comprendre l’utilité de cette sécrétion, pour le chat, plutôt que de chercher à la supprimer par tous les moyens. Il est donc important pour nous de comprendre le rôle biologique de fel d1 avant d’élaborer des stratégies de neutralisation de cet allergène. C’est pourquoi nous étudions cette protéine depuis une quinzaine d’années. Ces travaux ont donné lieu à la soutenance d’une thèse en 2009 par le Dr Bienboire-Frosini puis à des publications d’article des chercheurs de l’IRSEA. Très récemment, ceux-ci viennent justement de publier un article montrant que Fel d 1 est capable de se lier à des molécules sémiochimiques, confirmant ainsi son rôle dans la communication chimique du chat. Cela illustre la nécessité de considérer l’importance du rôle biologique de Fel d 1 avant de chercher à neutraliser cette molécule chez l’animal.
Pour plus d’informations, vous trouverez ci-dessous un lien vers ce dernier article en libre accès : ICI